Comment es-tu arrivé à Folk ? Et surtout, pourquoi y restes-tu ? ✄ Je suis tout simplement né ici, pour le meilleur et pour le pire, surtout pour le pire. La raison pour laquelle je reste ici ? Je ne me l’explique pas vraiment, je dirais que j’ai toujours créché ici depuis ma naissance, et je ne vois pas pourquoi je partirais maintenant. Ma vie est ici, j’ai désormais mes petites habitudes, et il faut bien que je termine ce que j’ai commencé, non ? En plus il y a cette fille, tellement aveugle qu’elle ne voit pas que nous sommes plus liés qu’on ne le croit. Enfin bref, Folk s’ennuierait bien sans ma petite personne !

Faire la fête, ça te parle ? Et en plus de ça, toute l'année !, qu'est-ce que cela t'inspires ? ✄ Quelle connerie cette idée de faire la fête toute l’année… Non mais sérieusement, à quoi cela rime ? Bien sûr, c’est original et cela fait considérablement sortir Folk du lot mais quelles gamineries tout ça ! Cette histoire de lieux éphémères, de fêtes imposées… Quand je veux sortir et profiter de mes amis ou m’amuser, je le fais, mais seulement quand j’en ai envie et pas parce que cela m’est obligatoire. La base même de ce concept est stupide, tout comme les personnes qui nourrissent cette… « Tradition ».

De quel époque es-tu le plus fervent adepte, au niveau musical bien sur !? ✄ C’est quoi cette question débile ? A croire que tout ce qui se rattache de près ou de loin à Folk n’est que stupidité… Bref, j’aime la musique qui bouge de manière générale, moi qui suis assez énergique et qui ne tient pas en place il me faut du bon son pour m’accompagner, tu comprends ? Attention ! Il ne faut pas confondre « musique qui bouge » avec « musique qui casse les oreilles », parce que cette « musique » là, très peu pour moi. Si vous voulez une période précise, je pense que les années 70, 80 et 90 ont entraîné nos parents et nous entraîneront toujours. Le rock, mais aussi le reggae, le jazz, cette période est un véritable boom musical sur lequel on se base encore aujourd’hui à mes yeux.

Dévoile-toi ! Déballe-nous quelques croustillants adjectifs à ton égard ! ✄Je suis fier, joueur, dragueur, impulsif, jaloux, agaçant, arrogant, kleptomane, chiant, sarcastique, gourmand, tête de mule, sadique, énergique, souriant, blagueur (sous toutes ses formes), infidèle, méchant, soigné, élégant, protecteur, méchant, emmerdeur, indécis, mystérieux, mature, rebelle, autodestructeur, un peu maniaque sur les bords.

Samedi 4 Juin 2011, 12h30, domicile familial de la famille Gallagher.

Je ne sais pas pourquoi j’avais accepté ce foutu diner avec le couple qui me servait de parents. Parfois, mes décisions me surpassent. Il faut dire aussi que ma mère, Cathleen, avait fortement insisté. En y réfléchissant bien, cette femme était sûrement la seule personne sur Terre pour qui j’avais autant de respect, et que je chérissais sûrement autant. Même si j’avais du mal à me l’avouer, elle était celle qui me connaissait et me comprenait le mieux, la perdre me ferait un sacré choc. Bref, j’avais donc mis les pieds dans la maison de mes parents il y a environ une demie heure de cela. Même si cette demeure était le lieu de mon enfance, y retourner me mettait un peu mal à l’aise et j’étais content d’être parti il y a déjà plus de trois ans. Un silence glacial régnait à table, ma mère n’osait pas parler, sûrement par peur de déclencher une nouvelle guerre entre les deux hommes de sa vie. Tandis qu’on entamait le plat, toujours dans une ambiance extrêmement tendue, le père se révolta, d’abord contre mon métier, puis à propos de ce que j’étais de manière générale.

- Ta gueule ! Tu ne me connais pas, tu n’as jamais cherché à le faire. Je suis heureux que ma vie ne te plaise pas, je suis désormais bien sûr qu’on ne partagera jamais rien. Tu n’es même pas capable de prendre soin de ta femme, la seule qui t’accepte encore auprès d’elle ! Et tu sais quoi ? Tu n’es le père de personne, tu n’es que celui qui a servi à ma création, mais je n’ai rien à voir avec toi. Je n’ai pas de père, tu entends ? J’espère que tu pourriras dans ta baraque, c’est tout ce que tu mérites !

Ma mère était partie se réfugier dans un coin, je l’entendais sangloter tandis que je me saisissais de mon manteau. J’allais l’embrasser une dernière fois sur le front, en guise d’au revoir, et séchais ses larmes. Je n’oublierai jamais le regard qu’elle me jeta à ce moment-là. Elle aussi elle n’en pouvait plus de cet homme qu’elle avait en guise de mari, le désespoir se lisait dans ses yeux. Je quittai la maison en frissonnant, mon père vociférait des injures et des menaces. Cathleen, quant à elle, était partie se réfugier dans sa chambre, à l’étage.


Samedi 4 Juin 2011, 20h05, appartement de Brianne.

Ce que j’avais vu et vécu ce midi m’avait anéanti, révolté aussi. Je ne cessais de penser au regard de ma mère, ce regard qui avait perdu tout espoir d’un jour vivre une vie heureuse. Je me haïssais de ne rien pouvoir faire pour elle. Ainsi, j’avais l’esprit occupé, j’étais pour ainsi dire partout sauf chez Brianne, moralement parlant. Cependant, la jeune femme ne pouvait s’apercevoir de rien, je restais toujours le même, peu importe mes émotions. Tout ce que je voulais à ce moment-là, c’était oublié le regard de ma mère, la scène qui s’était produite ce midi. Pendant ce temps, Brianne me regardait, avec ses yeux admiratifs, heureux d’être en ma présence. J’aurais voulu que ma mère ait ce regard-là, ce regard qui malgré ce que la personne pouvait vivre, étincelait de joie et d’espérance. Brianne me parlait, mais je ne l’écoutais que d’une oreille, lui répondait brièvement. D’un coup, je revins sur Terre, avec elle, et affichai un grand sourire joueur. Je pris ma veste et commença à m’habiller. La jeune femme, qui ne comprenait rien à ce qu’il se passait, me demanda ce que je faisais. « Tout est fini, Brianne, j’en ai assez. » Des larmes de tristesse, mais aussi de colère, vinrent gâcher ce regard si joyeux, mais je m’en fichais. J’agissais par impulsion, je savais que je ne voulais réellement pas quitter ce petit bout de femme. Mais c’était plus fort que moi, je savais très bien que rien n’était terminé entre nous de toute manière. Et la séduction entre nous me plaisait. Je ne me doutais pas qu’à trop jouer avec le feu, j’allais un jour, à mon grand désarroi, me brûler… Brianne me réclamait des explications, je lui répondis : « Mais ma grande, je viens de te le dire, j’en ai assez ! Si tu avais basé toute ta vie sur moi, ce que je comprends, tu t’es mis le doigt dans l’œil chérie ! » Et je partis sur ces mots, qui en fait, me déchiraient tout autant qu’à elle.